POUR UN DEBAT PUBLIC SUR LA SANTE

Signez l’appel

Les Français dépensent 12 % de la richesse nationale (PIB) pour se soigner, comme les Hollandais, les Suisses, les Canadiens ou les Allemands. La Sécurité sociale a eu pour ambition pendant un demi-siècle de permettre aux malades d’être soignés sans qu’il ne leur en coûte (trop) tout en cotisant en fonction de leurs ressources. Depuis une décennie, au lieu de renforcer  la lutte contre les dépenses injustifiées et de donner un nouvel élan au service public de l’assurance maladie, le choix a été fait de transférer progressivement  la prise en charge des soins courants (c’est-à-dire hors hospitalisation et hors affections de longue durée ALD) vers les assurances dites « complémentaires » (mutuelles, institutions de prévoyance et assureurs privés à but lucratif). Aujourd’hui, la Sécurité sociale ne rembourse plus qu’environ 50 % des soins courants et bien moins encore pour les soins d’optique, dentaires et d’audioprothèses. Si l’on poursuit dans cette voie, la protection sociale ne prendra bientôt plus en charge que les patients les plus démunis et les malades les plus gravement atteints.

Nous sommes en train de passer, sans débat démocratique, d’une logique de prise en charge solidaire pour tous à une logique d’assistance pour les plus pauvres et d’assurance pour les plus riches.

Or les assurances complémentaires sont :

–  moins égalitaires, leurs tarifs varient selon la « gamme » des prestations remboursées et sont plus élevés pour les familles et les personnes âgées,

–  moins solidaires, le plus souvent leurs primes n’augmentent pas en fonction des revenus des assurés

– plus chères, leurs frais de gestion dépassent souvent 15 % des prestations versées, contre moins de 5 % pour la Sécurité sociale.

De plus, les contrats collectifs d’entreprise, réservés à certains salariés, bénéficient d’exonérations d’impôts et de cotisations sociales, qui coûtent aujourd’hui plusieurs milliards d’euros à l’Etat et à la Sécurité Sociale, et demain plus encore à la faveur de l’accord national interprofessionnel (ANI) de 2013, quoi que l’on puisse penser de cet accord par ailleurs.

Les usagers et les professionnels de santé se mobilisent pour arrêter cette dérive qui sonne le glas de notre Sécurité sociale universelle et solidaire, et contribue à creuser les inégalités sociales de santé. Nous demandons que s’ouvre un large débat citoyen, suivi d’un vote solennel de la Représentation nationale, sur le choix entre le financement des dépenses de santé par la Sécurité sociale ou par un assureur privé dit « complémentaire ».

Signez l’appel

33 réflexions sur “POUR UN DEBAT PUBLIC SUR LA SANTE

  1. Un état qui se prétend démocratique se doit d’engager un débat sur la prise en charge de la santé de ses concitoyens pour répondre notamment a la question fondamentale financement public, solidaire et controlé ou privé individuel et sans contrôle.

  2. D’accord pour un large débat, mais il devra alors poser franchement les questions toujours éludées jusqu’à présent du mode de fonctionnement de l’hôpital public, du statut du personnel et de sa gestion, de la rémunération des médecins de ville … mais banco !

  3. Les professionnels de santé n’ont-ils pas enclenché de leur plein gré une spirale encourageant les dépenses supplémentaires sur le compte des mutuelles? Combien d’opticiens propose de but en blanc: « Combien êtes-vous remboursé ? » afin de vous vendre une paire de solaires au frais de la sécu et de la mutuelle. Ou encore le médecin généraliste facturant la consultation pour un mal de gorge a 80€ dans certains quartiers et soutenant: « J’offre une meilleur service et de toute façon vous êtes rembourse… »
    Tant que les patients accepteront (par résignation?) ce genre de pratique, le système solidaire et égalitaire sur lequel a été fonde la Sécu est voué a l’échec!

    • Au sujet du mal de gorge à 80€ dans certains quartiers, avez-vous remarqué que le prix de l’immobilier est plus cher à Paris qu’ailleurs ? Croyez-vous qu’un médecin puisse continuer à prendre un tarif « sécu » (bien au-dessous de la moyenne européenne) dans ces conditions ? Les mutuelles ne font-elles pas payer plus cher les Parisiens ?

  4. La liberté de penser et de choisir est l’un des pilier de notre démocratie. Nous imposer des limites, sous quelques arguments qu’ils soient, l’un des deux, et le propre des gouvernements totalitaires.
    Ne pas défendre cette Liberté, c’est ne rien comprendre aux idéaux de notre société. C’est donner les outils constitutionnels aux futurs tyrans, qui ne peuvent que s’en servir, pour notre plus grand malheur!

    Signez,
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  5. La liberté de choisir: Puisque les frais de gestion des mutuelles, outrageusement chères, dépassent souvent 15 % des prestations versées, contre moins de 5 % pour la Sécurité sociale, pourquoi ne pas envisager que la Sécurité sociale ait ses propres mutuelles?

  6. Bien sûr, je signe. Un débat public, oui. La protection sociale est de plus en plus dans une mauvaise situation, et malheureusement parmi les choix politiques il n’est pas question de son développement, mais plutot sa réduction. Sans cesse on agit sur les dépenses et non sur les ressources ! Les cotisations patronales sont assises sur la masse salariale des entreprises et ce sont celles qui emploient le plus de main d’oeuvre qui versent le plus de cotisation. Or les entreprises les plus capitalistiques sont celles qui cotisent le moins. Il ne faut plus prendre en compte la masse salariale mais les richesses créées permettant d’alléger les cotisations des entreprises qui emploient le plus de main d’oeuvre.
    Il y a tant à dire ….

  7. Chers collègues
    Votre initiative est bienvenue et j’y souscris en signant l’Appel pour un débat public sur la santé. Sa lecture m’a conduit à m’interroger sur le terme utilisé à la fin de l’appel : financement des dépenses de santé. Ne s’agit-il pas en réalité de dépenses principalement engagées pour soigner des maladies ? De même le titre concerne la santé alors que le texte parle de soins. La santé ne peut pas être uniquement définie comme l’absence de maladie ; habitude fréquente chez les médecins. Cela réduit le champ de vision et celui des solutions. Certes le manifeste est un texte qui doit mobiliser le plus grand nombre de personnes sur le sujet. Je pense néanmoins que les questions de vocabulaire sont essentielles pour poser au mieux les termes du débat souhaité. A mon avis, le débat ne concerne pas la santé comme l’annonce le titre, ni les dépenses car cela conduirait à aborder la question de la production des soins, mais le financement des soins comme le suggère la dernière phrase. Aussi, le terme de « débat sur le financement de soins» me paraîtrait plus conforme à la question que vous souhaitez aborder avec le public.
    Bien confraternellement à vous.
    Professeur Bernard Cassou (UVSQ)

  8. la santé n’est pas monnayable. pourquoi . pauvre ou riche tombent malade mais actuellement un riche trouvera plus facilement pour ce soigner que le pauvre, heureusement qu’il y a encore des hopitaux publics mais hélas de moins en moins les cliniques fleurissent pourquoi parce qu’ils y a de l’argent à faire.
    ayant travailler pendant 32 ans dans un hopital public je sais de quoi je parle les personnels hospitaliers se battaient déja contre la privatisation des soins mais la majorité n’yb croyait pas hélas et bien maintenant on est en plein dedans .certain aimerait voir la privatisation de la sécurité sociale , c’est dans l’air alors la ils verront alors ca que c’est de se soigner. souvenez vous des années TATCHER je n’en dirais pas plus.

  9. Pingback: Débat public sur la santé | ID Santé Conseil - Blog

  10. « La liberté des uns commencent là où s’arrête celle des autres », la santé des mutuelles contre la notre!!! Je suis opticien indépendant et honnête et oui ça existe contrairement à ce que véhiculent les « journalistes », je suis pour un vrai débat public où même UFC pourrait participer( c’est dire…), parce que notamment avec la mutuelle pour tous(tous pour la mutuelle plutôt………) et surtout la ppl Leroux, nous allons perdre le libérté de choisir nos spécialistes, nous ne serons plus égaux devant les soins, et si nous ne sommes ni libres ni égaux, pourrons nous rester frères???? Alors oui pour le débat!!!!!!!!

  11. En tant qu’opticienne, j’aimerais pouvoir expliquer la réalité de mon métier. C’est affligeant d’entendre des inepties chaque jour. C’est en essayant de se comprendre que l’on pourra avoir un débat constructif sur la place de chacun (professionnel de santé, sécu, mutuelle, assureur) dans l’accès aux soins pour tous.

  12. il faudrait un vrai débat – pas une réunionite qui ne donnera rien – quand vs pensez que
    ma maman qui a 91 ans ne peut pas avoir de participation pour son appareil auditif
    car c’est un trop vieux contrat ….. où allons nous ……

  13. Je signe sans hésitation ce texte. En réaffirmant ce qui a été dit : débat démocratique sans tabou, y compris sur les tarifs des soins et des consultations, qui me semblent souvent abusifs. Le mouvement « Démocratie réelle » que je soutiens appelle à ce que toute décision politique soit prise directement par l’ensemble des électeurs, notamment lorsqu’il s’agit de décisions aussi importantes que celles concernant le système de santé. Le système par « représentation » actuel est trop sensible à la corruption par les lobbys pharmaceutiques et des professions libérales pour être à l’avantage du plus grand nombre. C’est un véritable débat national voire européen auquel nous appelons afin de décider nous-mêmes et en toute transparence de notre avenir….

  14. Et assurés (ées) chère Madame ! Autre chose, Il faudrait graver dans le marbre la protection du budget de la sécu contre les milieux financiers privés qui salivent sur environ 450 milliards d’euros.
    Par ailleurs quand aux coûts de certaines prestations médicales et qui ne cessent d’augmenter , comment voulez vous que la sécu suive ?

  15. Il est urgent d’ouvrir enfin un débat de fond sur le modèle de santé auquel aspirent les français.
    Enfin partir des buts pour revenir ensuite aux moyens, et non l’inverse.

  16. La solidarité mutualiste, doit être développée, et protégée, au lieu de transférer toute une partie de la politique sociale sur le mouvement mutualiste.Il faut donc ouvrir un débat, sur la protection sociale, dont ce mouvement de privatisation, qui continue même sous l’empire de ceux qui prétendaient jusqu’à présent être « sociaux », mais qui se révèlent plutôt des « comptables », par choix idéologique? ou par manque d’imagination et de compétence?
    Je signe donc, et trouve légitime votre colère!

  17. il y a bien des domaines où les dépenses pourraient être réduites, La santé, mérite une réflexion à part quand à son financement. Ce domaine est la base qui permet justement que tout le reste puisse s’accomplir dans les autres activités! bien sûr que pour cela, il faudra bien un jour s’occuper réellement des abus en tout genre, sans aucun contrôle qui pénalisent le plus grand nombre.
    le système mutualiste n’est pas un mal en soi, car il peut permettre un allégement, et ainsi au maintient de la S.S,
    mais ne doit pas devenir quelque chose qui favorise la « médecine a deux vitesses » en qualité des soins, en fonction de ceux qui peuvent se l’offrir ou pas.

  18. Ce débat en FRANCE est d’autant plus indispensable, en cette période historique, où de nombreux citoyens de cette planète parviennent, grâce aux nouvelles technologies de communication, à faire grandir sous leurs régimes féodaux et tyranniques des espérances de conquêtes sociales, prenant appui sur nos systèmes de solidarités (santé-famille-retraite) acquis de grands combats libérateurs.

    PRENONS CONSCIENCE DE CE QUE NOTRE EXPERIENCE PEUT OFFRIR AUX PEUPLES EN RECHERCHE D’UN DEBUT DE REPARTITION DES RICHESSES PRODUITES PAR LEUR TRAVAIL.
    OUI à de grandes solidarités sans frontière – OUI à ce grand débat, pour mettre en action des pouvoirs exécutifs qui agiront concrètement avec les peuples pour de belles et grandes solidarités, en adéquation avec les niveaux de richesses produits par les travailleurs de cette planète.

  19. La seule voie pour se faire entendre c’est de se battre contre la transformation en marchandise de la Santé. L’Humanité civilisée exige des Services Publics au service de toute la Collectivité quelle que soit les moyens d’existence devenus trop faibles pour 8 millions de personnes en France: nos « égaux » pourtant dit la République, et non nos adversaires.
    Ne nous laissons pas gagner par les divisions suscitées et entretenues pour favoriser l’intolérance, le racisme, voire la haine des plus pauvres pour mieux protéger les riches qui n’ont aucune limite pour gagner toujours plus

  20. Les mutuelles sont plus ou moins liées aux organisations syndicales de salariés (CGT, FO, CFDT, etc.)… Elles pourraient coûter beaucoup moins cher si elles étaient totalement indépendantes ! De plus, à travers les cotisations mutuelles nous finançons une certaine forme de solidarité nationale envers les plus démunis. Ca n’est pas leur rôle et pas celui des cotisations sociales qui ne sont payées que par une frange de la population, La solidarité nationale est du rôle de tous, c.à d. de l’état, et donc de l’impôt.
    On peut évidemment se poser la question de l’existence des mutuelles dans la mesure où elles sont devenues pratiquement obligatoires. Pourquoi un système à 2 vitesses ? Si ce ,n’est pour camoufler les dérives et les magouilles du système.

  21. Oui pour un débat public, car nous ne pouvons pas faire confiance à nos élus qui bénéficient d’un régime spécial très avantageux ( pour exemple : une prothèse unitaire dentaire est prise en charge pour un particulier sur la base de 100 €, pour un parlementaire sur la base de 1000 €. Et tout est à l’avenant ! ).
    Avant de dénoncer les pratiques médicales, il faut avant tout s’assurer de l’utilité des actes et évaluer leur coût réel, qui devrait être la base du remboursement.

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